|
Le koji Inoue a été
soutenu en 1918 et est mort en 1993. À l'âge de 3, il desserre son
audition dans un accident. Un photographe d'enfance très tôt
dessus, tous ses négatifs sont perdus dans un bombardement. Dans
les années '50, il cesse d'être un coffret-ouvrier et ouvre une
boutique de photo comme un club de photo pour le sourd qui gagnera
la grande importance. Les photos d'Inoue de koji sont montrées et
éditées le Japon et France vers la fin de sa vie. Nous découvrons
ses photos, sa vie, et thèmes de favori en cela documentaire par le
récit signé d'un acteur sourd. Sa perception visuelle en tant que
personne sourde est-elle les mêmes que cela d'autres photographes?
Que nous enseigne-t-il au sujet de la sensibilité du sourd et de
leur endroit dans la société japonaise d'après-guerre?
Pour nous conter la vie et l'oeuvre du
photographe Koji Inoué (1918-1993), Brigitte Lemaine met sobrement
en scène le comédien sourd Levent Beskardes, qui signe face caméra
et nous rappelle aussi quelques vérités sur le quotidien de ce
handicap. L'image soignée, en noir et blanc, alterne et se fond
avec les prises de vue d'Inoué.
L'oeuvre de Koji Inoué, né sur l'île de Fukuoka au Japon, aura eu
une reconnaissance tardive. C'est au début des années
quatre-vingts que son fils le sort de l'anonymat : campagne
publicitaire pour une chaîne japonaise de grands magasins,
publication d'un livre, "Souvenir d'une ville", exposition
à Paris. Invité aux Rencontres d'Arles en 1993, il meurt peu de
temps avant son voyage. "Y-a-t-il une culture des sourds, donc
une Histoire des sourds ?" interroge Levent Beskardes. Les
photographies prises par un sourd sont-elles différentes de
celles d'un entendant ? "Les sourds savent mieux que quiconque
capter ce que le corps raconte." Et il conclut par ce conseil :
"Quand on tourne le dos à un sourd, on coupe la communication.
Un sourd qui n'est pas regardé n'existe pas. Alors,
regardez-moi, je vous regarde, et entraidons-nous !" |